Terre de mythes et de légendes par excellence, l’Irlande s’invite au Festival Berlioz avec l’Ulster Orchestra placé sous la direction de la cheffe franco-irlandaise Fiona Monbet.
Berlioz n’y a jamais mis les pieds et pourtant l’Irlande a toujours occupé une place importante dans son imaginaire, en premier lieu par la comédienne irlandaise Harriet Smithson. Découverte sur scène dans le théâtre de Shakespeare, elle sera l’inspiratrice de la Symphonie fantastique et deviendra plus tard sa femme. C’est aussi son amour pour elle qui est à l’origine des Neuf mélodies, sur des poèmes tirés du recueil Mélodies irlandaises de Thomas Moore. Les Neuf mélodies de Berlioz, réunies par la suite sous le nom d’Irlande, convoquent dans leurs versions originales des effectifs disparates et n’ont pas toutes été orchestrées. En 2017, le Festival Berlioz demande au compositeur Arthur Lavandier de réaliser une orchestration de l’ensemble du recueil pour une voix – c’était déjà le joli timbre de mezzo d’Antoinette Dennefeld à cette création – et orchestre de chambre. En plus de l’unification du cycle, Arthur Lavandier, qui avait déjà revisité joyeusement la Symphonie fantastique pour le Festival, apporte à son orchestration « une couleur véritablement irlandaise, venant directement de la musique traditionnelle telle que nous la connaissons aujourd’hui. » Des accords et mélodies sont ainsi « irlandisés » et des instruments traditionnels ajoutés, comme le bodhrán, tambour traditionnel, et la cornemuse.
C’est aussi une véritable passion qui est à l’origine des deux poèmes symphoniques In the Faëry Hills et Roscatha composés en 1909 et 1910, celle du compositeur anglais Arnold Bax pour l’Irlande et la culture celtique. Les accents de la musique irlandaise y sont également nettement perceptibles. En ouverture de programme, non loin de l’Irlande, l’Intrata di Rob-Roy MacGregor de Berlioz nous amène à la découverte du héros populaire écossais Rob Roy, immortalisé dans le roman de Walter Scott dont il était un lecteur passionné.