Tableaux d’une exposition

Wagner et Moussorgski : ces deux génies redevables de Berlioz sont au programme du deuxième concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par son chef Mikko Franck.

Le géant Wagner et sa musique de l’avenir ouvrira le programme, portée par le baryton allemand Matthias Goerne dans deux grands airs tirés de Tristan et Isolde et de La Walkyrie, après le Prélude de Tristan qui a tant intrigué Berlioz.

A la mort de Moussorgski, sur sa table de chevet, se trouvait le Traité d’Instrumentation et d’Orchestration de Berlioz : c’est dire toute l’influence qu’a exercé le compositeur côtois sur la jeune école russe, à la faveur de ses deux grands voyages à Moscou et Saint-Pétersbourg. En premier lieu sur Glinka, le « père de la musique russe », puis sur le Groupe des Cinq dont fait partie Moussorgski.

Les Tableaux d’une exposition est sans doute son œuvre la plus célèbre et la plus populaire. Le compositeur a cherché à traduire en musique les émotions qu’il a ressenties face aux tableaux exposés en l’honneur de son ami le peintre Viktor Hartmann. Composée à l’origine pour le piano, l’œuvre doit beaucoup à l’orchestration réalisée par Ravel en 1922 qui a su conserver toute son âme russe. Impossible de ne pas être séduit immédiatement à l’écoute de ces dix miniatures pittoresques entrecoupées de « Promenades », dont chacune croque des personnages, un lieu, une scène ou une ambiance : un vieux château en Italie, des enfants jouant dans une allée des Tuileries, une lourde charrette tirée par des bœufs, un ballet de poussins dans leurs coquilles, la cabane de la sorcière Baba Yaga (sur pattes de poule)… et pour finir, la majestueuse Grande Porte de Kiev.